Clermont-Ferrand le 9 juin 2022
Jean-Paul Lamy
Adieu Patrice. Tu vas nous manquer !
Je serai bref et ne parlerai pas de ta jeunesse, très peu de ta carrière réussie, car nous avons fait connaissance lorsque nous avons pris notre retraite, il y a bien des années.
Malgré ta grande discrétion, j’ai appris par des relations que tu as été un pilier du démarrage informatique d’une grande institution, la Carsat. J’ai eu le privilège de rencontrer certains de tes anciens collaborateurs. Ils ont apprécié sans réserve ton pilotage d’une informatique balbutiante au départ jusqu’au au grand système d’aujourd’hui. Ils t’en sont très reconnaissants, bravo !
Certes, la peur du changement aidant, tu les as quelque peu bousculés, mais pour la bonne cause, on connait bien ton caractère. Ils se félicitent aujourd’hui de ton efficacité.
L’heure de la retraite ayant sonné, tu t’es retiré sur tes terres de Ceyrat. Au revoir les institutions, adieu les ordinateurs !
Tous tes amis auvergnats, notamment ceux qui comme toi adoraient rouler cheveux au vent au volant de belles voitures anciennes ont peine à réaliser que tu ne participeras plus à ces équipées auvergnates ni à d’autres activités tout aussi sympathiques.
Tu aimais rouler en toute liberté, sans avoir une autre voiture devant toi. Ainsi, tu prenais un malin plaisir à rompre le convoi et prendre derechef la tête d’une deuxième colonne. Tu affirmais que c’était pour le confort de ta coéquipière de toujours, Christiane. Quelle délicatesse !
Tu étais quelque peu râleur, voire un tantinet bougon. C’était chez toi un signe de bonne santé. On appréciait ta « grande gueule » dans ton roadster « petite bouche », car c’est ainsi que les vrais amateurs désignent ton modèle de Triumph.
En dehors de nos sorties de club, je garde personnellement un excellent souvenir de quelques petits repas entre amis. Je te voyais arriver, soit benoîtement au volant d’un fourgon d’artisan Berlingo aussi vétuste que bringuebalant, soit fièrement vêtu de cuir et ne craignant plus personne au guidon d’une rutilante et vrombissante Harley-Davidson. Quel antagonisme !
Tu avais un jugement assez réaliste sur le monde d’aujourd’hui. Une de nos amies, roulant comme toi en Triumph rouge écarlate, appréciait ton humour décalé souvent grinçant. Elle te comparait à Michel Galabru, bel hommage !
On a tous apprécié ton indépendance, ton refus de te laisser embrigader, pour quelle cause que ce soit. Tu nous as ainsi rappelé Georges Brassens : « La musique qui marche au pas, cela ne me regarde pas » !
Au fil des années, ni les médecins, ni les campagnes anti-tabac, ni tes proches n’ont eu raison de ta fumeuse et funeste passion pour la cigarette. Récemment, la perte de ton frère t’a profondément perturbé. Au fil des jours, ta santé s’est brutalement dégradée, mais tu as su rester modeste et discret sur tout ce qui te concernait.
Avec ton départ si brutal, nos pensées vont à Christiane, à votre fille Delphine et à sa famille.
Adieu Patrice. Ton souvenir demeure présent dans nos cœurs, tu nous manques vraiment.
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