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Le Périgord en Auvergne
Sortie interrégionale
du vendredi 3 au dimanche 5 juillet 2015
par Jean-Paul Lamy
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Bienvenue au pays des volcans
Ils sont venus, ils sont tous là... Il y a les fils de l'Helvétie, les cousins des autres régions, Bordelais, Bourgogne, Ile-de-France, Midi-Pyrénées, Périgord, Poitou-Charentes, Rhône-Alpes, Savoie, tous accourus dans cette belle Auvergne ! La chaîne des Puys est un extraordinaire terrain de jeu pour nos Triumph de tout âge et de toutes familles. Notre club n'est-il pas celui de toutes les Triumph ?
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Les vingt équipages sont accueillis au Relais des Puys, établissement tenu par Isabelle et Valéry Esbelin, membres de notre club. Remise des petits cadeaux de rigueur : road-book, plaque de rallye, fond éditorial des offices du tourisme de la région, chocolat qui ne tarde pas à devenir liquide pour ceux qui ne sont pas hébergés sur place. Tout le monde se retrouve autour de l'apéritif, pris en terrasse malgré la chaleur étouffante.
Le shérif est bien là, grand chef orné de tous ses attributs. La canicule aidant, il a troqué son casque à plumes officiel pour un léger pantacourt, tendance et seyant. Ainsi relooké, il complète d'une foule de précisions le discours concis de son associé périgourdin avec qui il organise cette sortie. Il conforte ainsi son autorité de calife régional. Méfiez-vous de l'Auvergne conquérante !
Relais des Puys |
Triumph or not Triumph
C'est chouette un cabriolet dès qu'il fait beau. Mais par ces temps caniculaires, la tentation de se préserver de la chaleur ambiante est forte, bien à l'abri dans une voiture moderne climatisée. C'est ainsi que de gentils camarades ont laissé leur Triumph au garage et ont choisi des véhicules qui devront attendre encore de nombreuses années pour pouvoir prétendre au statut envié de voiture de collection. En attendant, la proportion de vraies Triumph va régressant. Certes, il y a quelques enfants illégitimes dûment adoptés, mais au-delà de ces quelques gestes bien charitables, il est à craindre que la famille recomposée prenne le pas sur la famille d'origine.
Randonnée dans les Combrailles
Cette première étape nous conduit dans la haute vallée de la Sioule. Du haut d'un promontoire abrupt, nous admirons en contrebas les célèbre méandres de Queuille, avant de faire demi-tour pour aller boire le café au centre du bourg voisin.
Certains aiment à partir au plus tôt et cela peut entraîner quelques désagréments. Ainsi, l'histoire nous renvoie à la bataille de Fontenoy : « Messieurs les Anglais, tirez les premiers ! ». A l'abri d'un chapeau colonial identitaire, haut perché au volant de sa MGB « Iris blue » plus neuve que neuve, notre ami Watson s'embusque en pole position et démarre en trombe avant les autres. Il roule plus vite que ses petits camarades et arrive bien avant eux. Mais ce côté « premier de la classe » se paye cash. Faute de connaître les autorisations de crédit accordées par les organisateurs et tenues secrètes, il paye de ses deniers le pot d'accueil des premiers arrivants à chaque étape. Le shérif le remboursera-t-il ? Pour se refaire, il ne reste à notre ami Watson que la solution la plus élémentaire : organiser à son tour une sortie inter-régionale à Mazamet ? « Messieurs les Anglais, tirez encore les premiers ! ».
Notre ami Serge déborde d'imagination. Comment tendre la monnaie au péage quand on roule en Morgan à conduite à droite ? Bricoleur de génie, il a conçu une longue perche terminée par un gobelet. Faudra-t-il proposer cette éprouvette bien pratique à la boutique du club ?
Cascade inattendue
Le programme prévoit une halte à Montfermy, joli village perdu, pour marquer une pause sous un soleil agressif. Mais plutôt que de rester à discuter mécanique sur le parking surchauffé, nous nous offrons un supplément au programme initial. Pourquoi ne pas aller visiter la cascade toute proche ? Là, tout n'est que calme et volupté : un joli petit pont de bois, une verdure reposante, une eau qui entraine avec elle une fraîcheur bienvenue. Personne ne regrette cette petite excursion impromptue et beaucoup d'entre nous reviendront dans cet endroit idyllique. Avis aux organisateurs des prochaines sorties auvergnates.
Méandre de Queuille | Cascade de Montfermy | Perche à péages |
Repas bien arrosé
De retour à nos autos, nous suivons la vallée de la Sioule jusqu'à Pontgibaud. Nous passons sous le viaduc de l'autoroute qui paraît minuscule là-haut dans le ciel bleu. Le programme prévoit une halte devant un atelier de lave émaillée, celui-là même qui a produit l'insigne de notre club en cadeau souvenir, petit certes, mais pesant son poids. Nous nous initions ainsi à l'art des émaux sur lave.
Nous faisons route vers l'auberge de Mazayes, perdue au fond d'un ravin que l'on ne découvre pas par hasard. Bonne ambiance auvergnate interrompue par une averse aussi violente qu'inattendue. Les heureux propriétaires de cabriolets se précipitent pour rhabiller leur belle en tenue de plage qui se dorait jusque-là au soleil brûlant. A peine les délicates opérations de mise hors d'eau terminées, la pluie cesse aussi brutalement qu'elle est arrivée. Au terme de notre déjeuner auvergnat, nous regagnons les autos pour rejoindre le Puy-de-Dôme après avoir franchi le col de Ceyssat.
Auberge de Mazayes | Lave émaillée | Boutique de l'artisan |
A l'assaut du Puy-de-Dôme
Pas un nuage au sommet du Puy-de-Dôme, nous allons donc grimper au sommet du célèbre volcan, belvédère offrant de splendides panoramas. Depuis quelques années, l'accès ne se fait plus qu'à pied ou en train.
Agnès s'était juré que tant qu'elle pourrait grimper à pied au sommet du Puy-de-Dôme, elle n'emprunterait jamais ce foutu train qui permet à individus sans mérite de jouir d'une vue magnifique, juste récompense d'un bel effort. Aussi, elle écoute ses voix qui lui intiment l'ordre de ne pas trahir son engagement : bergère, elle se doit de garder les autos au pied de la montagne. Les possesseurs de Triumph ou autres cousines sont rassurés de voir leur voiture sous bonne garde. Le groupe se dirige vers la gare de départ, un bâtiment moderne et surdimensionné digne d'un aéroport international. Nous attendons le prochain départ.
Puis le petit train s'en va dans la montagne. Nos amis suisses sont rassurés, le « Panoramique des Dômes » est bien un train à crémaillère de fabrication helvétique. Nous débarquons dans la gare supérieure souterraine, puis continuons à pied vers le sommet admirer le paysage alentours. Petite visite guidée des lieux, notamment des ruines du temple de Mercure et du hall d'accueil de la station météorologique, transformé en mini musée. Puis il est temps d'aller se rafraîchir et nous nous retrouvons attablés au bistrot du sommet. De par le monde, le phénomène est connu, plus on s'élève en altitude, plus la température diminue. Hélas, pour le prix des prestations de services, c'est l'inverse, au moins ! Ainsi, en Auvergne, le prix de l'eau de source des montagnes omniprésentes atteint des sommets.
Puy de Dôme | Train Panoramique des Dômes | Vue du sommet du Puy de Dôme |
Photo de groupe
De retour au Relais des Puys, c'est le moment de l'épreuve obligée, la photo de groupe. C'est là que l'on mesure l'emprise des animateurs de région sur leurs ouailles. Pari gagné au terme d'un quart d'heure d'efforts et dans un désordre de circonstance, les grands devant et les petits derrière. On découvre « l'instantané suisse » plus long que « la pause française ». Tout le monde se prépare, position de plage et ventre rentré, déhanchement étudié et sourire de circonstance. L'image est dans la boîte, l'apéritif peut enfin être servi.
Le président du club nous fait l'honneur de sa présence et nous gratifie d'un discours qui restera dans les mémoires, c'est le plus court que l'on n'ait jamais entendu. Merci Georges !
Encore un dîner auvergnat, décidément nos amis auront découvert toute la cuisine locale, plutôt roborative, en dépit d'une température qui ne baisse guère. C'est l'anniversaire de notre ami Adrien, un vétéran de notre club qui n'a jamais manqué un Event et ils ont été nombreux ! Qu'offrir à un Suisse si ce n'est un couteau auvergnat ! Bravo Adrien. Nous avons aussi eu la chance d'accueillir de nouveaux membres venus de la proche Ardèche.
Une bonne nuit au terme de cette superbe journée de samedi et nous sommes en pleine forme pour un beau et chaud dimanche.
Orcival
Après quelques kilomètres de jolies routes agrémentés d'un détour au fond d'une belle vallée perdue, nous voici à Orcival, devant la basilique... Au-delà de son architecture romane et de ses trésors, l'église est très appréciée des visiteurs : il y fait frais et l'on peut s'y asseoir. Nous compatissons au désespoir de nos amis souvent venus de loin et qui avaient bien retenu une des opportunités majeures de cette étape : la chocolaterie n'ouvrira qu'après le départ des premiers arrivés à l'étape, ils sont chocolat !
Quelques errements à la sortie d'Orcival conduisent à une profonde réflexion métaphysique sur le road-book. Ce cahier de route, c'est la spécialité incontournable de notre shérif, et rares sont ceux qui se lancent aujourd'hui dans la délicate rédaction d'un tel bréviaire, qui sert autant à vous perdre qu'à vous extirper de culs-de-sac imprévus. Cet opuscule est devenu un livre sacré, honni soit celui qui ose une critique, aussi légère ou justifiée soit elle. En cas d'écart avec la dure réalité, sachez que c'est toujours le road-book qui a raison, ah mais !
L'ascension du col de Guéry
Quel bonheur d'emprunter la petite route qui serpente vers le col de Guéry en traversant des hameaux typiques : La Gratade et Cros-Haut... De virage en virage, de pâturages ensoleillés en sombres sous-bois, on découvre progressivement les impressionnantes roches Tuilière et Sanadoire. Depuis le pied de ces dernières jusqu'au col, la pente traversant la forêt se met à grimper de manière vraiment abrupte avant de déboucher au grand soleil sur le vaste parking, heureusement pas trop encombré ce dimanche. On profite d'une vue qui s'étend sur des kilomètres. Les appareils photo crépitent.
Col de Diane
Retour aux voitures et le convoi s'ébranle en direction du col de la Croix-Morand dit aussi col de Diane, haut de ses mille-quatre-cents mètres. Petite pause au chalet du col où notre ami britannique nous a précédés à la tête d'un petit groupe et déjà payé les consommations ! Nous dévalons vers le fond de la vallée en direction de Besse. Nous longeons le lac Chambon, envahi comme à l'accoutumée par les touristes. Un peu plus loin, nous contemplons les ruines de l'impressionnante forteresse de Murol, perchée sur un piton.
Roches Tuilière et Sanadoire | Lac de Guéry | Col de la Croix-Morand |
Col de la Croix-Morand | Lac Chambon | Château de Murol |
Pèlerinage à Besse
La route nous conduit jusqu'à Besse-en-Chandesse, haut-lieu du tourisme auvergnat. Fins observateurs des marchés spéculatifs, les marchands du temple ne s'y sont pas trompés. Déambulez dans les vieilles rues de Besse et vous comprendrez pourquoi. Plus un rez-de-chaussée sans échoppe, plus une place sans sa terrasse envahissante, plus une impasse du passé sans avenir. Si Besse avait été plus étendue, son commerce se serait dispersé comme à Lourdes. En Auvergne, vous bénéficiez d'un concentré inégalé à ce jour. Attention quand même à la concurrence du Mont-Saint-Michel !
Un terrible duel rend son impitoyable verdict : Besse bat Lourdes dans les prolongations. La maison natale du shérif attire plus de fidèles que la célèbre grotte. Les membres du Triumph Club de France savent rendre l'hommage dû à l'illustre natif de Besse : ils organisent une petite cérémonie spontanée, pleine d'émotion. Même quelques curieux s'associent à cette manifestation, mais ils ont la délicatesse de ne pas poser de questions. La notoriété de notre ami nous étonnera toujours.
Besse-en-Chandesse |
Distinction
La race serait-elle menacée ? Voici que les shérifs sur la défensive envisagent de s'entraider. Le calife du bordelais tient à honorer ses confrères auvergnat et périgourdin, peut-être dans l'attente d'un geste en retour, allez savoir ! Voici notre Patrice régional promu au titre envié de champion de la bourrée auvergnate. Ses assesseurs de bourrée ne peuvent décliner un tel honneur, d'abord Alain pour son efficace organisation et sa faconde, ensuite Jean-Pierre d'Orcival, pour sa gentillesse habituelle, pudiquement masquée par une opposition de principe, heureusement volatile.
Bien qu'ils connaissent bien leur région, les six équipages auvergnats apprécient cette sortie. La cohabitation de notre shérif avec un autre Patrice nous vaut de grands moments de mauvaise foi ubuesque, de terribles affrontements, qui renforcent une amitié sans faille. Mais il est vrai que pour les nouveaux membres, ces joutes oratoires, brutales et câlines à la fois, peuvent surprendre.
À bientôt
Avant de rejoindre leurs pénates, souvent assez éloignées, tous les participants nous font part du plaisir qu'ils ont pris à piloter leur vieille anglaise sur jolies routes d'Auvergne. Ils sont très satisfaits du programme et des sites visités, particulièrement ceux qui n'étaient jamais venus dans ce beau pays. Il est vrai que le temps nous a gâtés. Cela nous confirme que les sorties en Auvergne seront toujours les bienvenues et bien entendu, le Triumph Club de France s'attachera à en organiser d'autres.
Bravo à nos organisateurs qui ont grandement contribué au succès de cette belle sortie interrégionale. Merci et à bientôt.
Un diaporama original
Vous pouvez consulter le diaporama réalisé par Didier Ortiz