Triumph Vitesse - Histoire
d'après Wikipédia et d'autres sites anglophones
La Triumph « Vitesse » fut lancée en mai 1962 dans deux versions : berline deux portes et cabriolet quatre places. Elle était basée sur l'Herald, Triumph à succès mise sur le marché en 1959, dont elle partageait de nombreux éléments comme le châssis et la carrosserie dessinée par Giovanni Michelotti. Pour la Vitesse, la face avant avait été revue et incorporait deux phares jumelés en biais qui rendait la voiture immédiatement reconnaissable, les « chinese eyes ».
Un 6 cylindres remplaçait le petit 4 cylindres de l'Herald et donnait à la voiture un niveau de performances qui dut surprendre ou même gêner bon nombre de propriétaires de sportives de l'époque.
L'intérieur de la voiture était encore très semblable à celui de l'Herald, mais bénéficiait de quelques améliorations comme des boiseries de porte en bois verni. Comme l'Herald, la Vitesse profita de changements stylistiques et d'améliorations mécaniques tout au long de sa carrière. En 1963, le châssis fut renforcé et en 1964 un compte-tours et un thermomètre de température d'eau l'équipèrent en série. Voici un extrait du journal « L'Automobile » numéro 204 d’avril 1963 :
« La Triumph Vitesse est une compacte de ligne agréable, bien finie. Son excellent braquage lui assure en ville une bonne maniabilité. Sur la route, son moteur souple et silencieux ajoute à l'agrément de conduite dû à un comportement routier exempt d'aleas. L'habitabilité aux places arrière est un peu restreinte, mais dans l'ensemble l'aménagement intérieur et la climatisation sont bien étudiés.
Ce type de voiture correspond parfaitement aux désirs d'une certaine clientèle qui, entre la voiture sport et la berline normale, cherche un véhicule décapotable doté de performances suffisantes et dont la présentation et la ligne se différencient des véhicules de grande série. ». La Triumph Herald dont la Vitesse est issue fut présentée le 22 avril 1959. C’était une attrayante berline deux portes dessinée par le styliste italien Giovanni Michelotti. Au début des années soixante, Triumph pensa à développer une voiture de sport à partir de l’Herald en utilisant le moteur six cylindres.
Michelotti fut approché une nouvelle fois pour le style et il présenta un projet reprenant la quasi-totalité des éléments de carrosserie de l’Herald, avec une nouvelle face avant dotée de deux paires de phares inclinées donnant à la voiture ce désormais fameux regard « chinois ».. Standard-Triumph mit au point une version 1.596 cc de son moteur six cylindres fétiche, dérivé du moteur de 2.628 cc de la berline Standard Vanguard Six, avec un alésage ramené de 74.7 à 66.75 mm. Ce moteur fut équipé d’une paire de carburateurs Solex B32PIH semi-inversés. Ces derniers furent rapidement remplacés par des carburateurs B321H, en raison de trous à l’accélération. Des utilisateurs avertis mirent en évidence une faiblesse chronique du bloc moteur, une épaisseur insuffisante entre le troisième et le quatrième cylindre, dont l’origine remonterait à la conception trop étriquée du bloc Standard 8 d’origine remontant à 1953. La boîte de vitesses fut renforcée et pouvait être secondée en option d’un overdrive « D-Type » Laycock de Normanville, offrant un dernier rapport plus long de 20%. C’était l’équivalent du passage du troisième au quatrième rapport sur une boîte classique, ce qui apportait un grand confort de conduite et une évidente économie de carburant, au prix il est vrai d’une consommation d’huile légèrement augmentée par la lubrification de l’overdrive. Le pont arrière fut doté d’un différentiel de plus grande taille, conservant toutefois la démultiplication 3.89/1 de l’Herald. Les freins avant à disque étaient de série et les tambours de frein arrière plus grands. Le réservoir d’essence de l’Herald fut agrandi, avec un dispositif de réserve, en fait une crépine que l’on pouvait orienter vers le bas pour atteindre le fond du réservoir.
La suspension avant reçut des ressorts renforcés, pour tenir compte du poids du poids supplémentaire du nouveau moteur, mais la suspension arrière était celle de l’Herald, un ressort à lames transversal qui se révéla bien vite mal adapté à la Vitesse, relativement plus puissante. Le châssis était celui de l’Herald et la Vitesse était disponible en berline et en cabriolet, le coupé n’ayant jamais passé le stade du prototype. Sur commande spéciale du « Service Dépôt » du Park Royal de West London, une poignée de Vitesse Estate fut assemblée
L’intérieur fut grandement amélioré par rapport à l’Herald. On trouve ainsi des hauts de portières en bois, assortis au bois tableau de bord, des sièges plus confortables et de meilleures garnitures de portes. Parmi les options disponibles, on trouve un toit « Webasto » recouvert de vinyle pour les berlines. L’aspect extérieur est souligné par des éléments décoratifs en acier inoxydable et les pare-chocs sont garnis de baguettes en alliage argenté satiné, à la place des bandes de caoutchouc blanc de l’Herald.
Un an après sa sortie, la Vitesse fait l’objet d’un premier restyling. La planche de bord est entièrement revue, avec une série d’instruments séparés remplaçant le grand combiné unique de l’Herald puis, à partir du numéro de série HB27986 de septembre 1965, les deux carburateurs Solex sont remplacés par des Stromberg 150. La puissance d’origine passe alors à 70 cv à 5.000 rpm, avec un couple passant à 125 Nm, soit une puissance suffisante pour dynamiser les performances de la voiture. Les plus optimistes estiment l’augmentation de puissance à 13 ou 14 cv et un magazine spécialisé affirme que la vitesse de pointe atteint 146 Km/h, le temps nécessaire pour aller de l’arrêt à 130 Km/h diminuant de 46.6 s à 33.6 s.
Le cabriolet Vitesse 6 avec conduite à gauche fut exporté aux Etats-Unis sous le nom de Triumph Sports 6, de 1962 à 1964. Il fut commercialisé en tant que version limitée, mais avec son prix de vente particulièrement bas, 679 exemplaires furent vendus avant qu’il ne soit retiré de la vente. La Vitesse 6 était certainement mieux adaptée aux grandes routes américaines que l’Herald, mais au plan financier, elle était en concurrence directe avec des voitures comme la Ford Mustang. La berline Vitesse ne fut pas officiellement commercialisée aux Etats-Unis, mais quelques exemplaires furent importés par des particuliers. Le prix de vente du cabriolet Sports 6 était de 2.499 UD$. Il était généralement livré en blanc, rouge ou noir. La Vitesse 6 fut produite de mai 1962 à septembre 1966 avec 31.261 berlines et 22.814 cabriolets, dont 679 Sports 6.
En 1966, Triumph porta la cylindrée du moteur à 1.998 cc, caractéristique retenue pour le nouveau coupé Triumph GT6, puis commercialisa la voiture sous le nom de Vitesse 2-Litre. La puissance monta à 95 cv, permettant à la voiture d’atteindre 100 Km/h en 11 s. La publicité Triumph présentait la Vitesse 2-Litre comme « combattante des deux places ».
L’accroissement des performances fut le bienvenu, mais il mit en évidence les déficiences de la suspension arrière, déjà remarquées sur les Spitfire et les nouvelles GT6. Des modifications de détail accompagnèrent la nouvelle Vitesse 2-Litre. La boîte de vitesses fut renforcée et entièrement synchronisée, les freins agrandis, un pont arrière plus rigide remplaça celui de la Vitesse 6, en conservant la même démultiplication.
Un badge « Vitesse » oblong fut intégré à la baguette en alliage d’aluminium satiné au dessus des feux de recul. Des badges « 2-Litre » ornèrent les flancs du capot. La Vitesse 2-Litre fut produite de septembre 1966 à septembre 1968, 10.830 berlines et 3.502 cabriolets.
La dernière version de la série Vitesse, la Vitesse 2-Litre Mk2 fut lancée en 1968. Essentiellement destinée à apporter une réponse aux critiques grandissantes portant sur la suspension arrière, cette dernière fut entièrement repensée en utilisant des joints Rotoflex. Ce système, partagé avec la GT6 Mk2 et la nouvelle GT6 Mk3, atténua le côté capricieux de la Vitesse et lui conféra une tenue de route plus franche et progressive. Parmi les autres améliorations, le moteur fut affiné pour fournir 104 cv, permettant d’atteindre le 100 Km/h juste au dessus des 11 s et autorisant une vitesse de pointe de 160 Km/h.
La principale modification porta sur la distribution, pour permettre une ouverture plus anticipée des soupapes d’admission agrandies par rapport à la précédente 2-Litre. La culasse fut en partie redessinée et les têtes de piston furent retravaillées. Une nouvelle grille de calandre fit son apparition, comme des enjoliveurs de roue Rostyle et un panneau décoratif arrière en aluminium satiné, baptisé « Ceramic » par Triumph. L’intérieur fut amélioré en partageant des équipements avec la nouvelle Herald 13/60. Une nouvelle palette de couleur fut proposée pour les modèles Mk2.
La baguette au dessus des feux de recul fut maintenue, mais sans le badge Vitesse sur fond chromé. Les lettres Triumph séparées figurant sur la capot et sur la malle arrière disparaissent. Sur les flancs du capot, les badges indiquent « Mk2 » et non plus « 2-Litre ».
Ce fut la dernière Triumph Vitesse, berline ou cabriolet, avec des performances nettement supérieures à celles des voitures de sport MGB ou Sunbeam Alpine, mais surtout avec quatre vraies places et un grand coffre. Les Vitesse se vendirent bien jusqu’à leur retrait en juillet 1971. C’était un an avant que Triumph ne présente sur le créneau des berline sportive et luxueuses la nouvelle Dolomite, deux ans avant la variante Dolomite Sprint, plus sportive encore. Bien que plus ancienne, la Triumph Vitesse s’avérera rapidement plus fiable que ses remplaçantes. La Vitesse Mk2 fut produite de juillet 1968 à juillet 1971 avec 5.649 berlines et 3.472 cabriolets.