Ode à la Corse
du 20 au 26 septembre 2015
par la Triumph TR4 de Marylène et Alain Dufour
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Dès notre inscription en janvier de cette année,
Tout comme mon équipage, je piaffais d'impatience
De vivre une belle aventure sur l'île de Beauté
Avec trente-neuf copines venant de toute la France.
Au point de ralliement, Tour Royale à Toulon,
Carrosseries rutilantes, nous avions fière allure,
Toutes décapotées, sous un soleil de plomb
Admirées des badauds sous toutes nos coutures.
Pendant que nous prenions un repos mérité
Les Michel's et leurs fidèles « Triumphistes Paca »,
Pour tous les participants, avaient concocté
Un apéritif-collation, digne d'un gala.
Le roadbook et les cadeaux sur le siège arrière,
Nous roulons en file indienne vers l'embarcadère.
Fièrement garées dans la cale, l'attente est légère,
Le gros bateau Mega Smeralda prend la mer.
La soirée commence bien pour les équipages,
Mer calme, pas de vent, température estivale
Certains profitent du pont, depuis le bastingage
Et contemplent la rade quand s'éloigne le littoral...
Une fois le dîner servi à bord terminé,
Bonne nuit à tous, il est temps de vous coucher
Car à cinq heures, debout et petit déjeuner
Puis à sept, Ajaccio nous accueille dans sa baie.
Au programme des prochains jours, la Corse du sud...
On va virer, « tournicoter » dans tous les sens,
Les routes sont étroites dès qu'on prend de l'altitude,
Attention aux cochons, faisons preuve de prudence !
Par petits groupes, nous nous suivons fort sagement,
Surtout dans les villages accrochés à la falaise
En première, puis seconde, et troisième rarement,
Elles tiennent le choc, les vitesses des p'tites anglaises !
Décapotées pour profiter des paysages,
Gorges de Prunelli, Tolla et son grand barrage.
Bastelica, déjà deux heures de promenade,
Pause accordée à moi et à mes camarades
Tandis que nos moteurs se refont une santé,
Nos « papas et mamans » prennent ensemble un café.
Pas de temps à perdre, nous poursuivons le voyage,
Une grimpette pour tester l'endurance des « carbus »
Puis descente, histoire de vérifier notre freinage !
Stop à Zicavo où le repas est prévu.
Garées en rang d'oignons, tout le long du village,
Nous contemplons les airs ravis des équipages ...
Qui, tous, savourent les plats et le vin corses servis
Au « Pacific Sud », en terrasse, le paradis !
En guise de digestion, les messieurs nous auscultent,
Et ouvrent nos capots dans un joyeux tumulte,
Quant aux dames, elles compulsent la précieuse feuille de route
Le camp de base est encore loin, en avant toute !
Promenons-nous dans les bois, le maquis qui sent bon,
Et franchissons le fameux col de la Vaccia !
La vue y est grandiose, nous en restons baba...
Une heure trente plus tard, Sartène, son animation,
« La plus corse des villes corses » a écrit Mérimée,
Il a raison, cette petite ville nous a charmés.
Nos pneus, mis à rude épreuve, enfin se détendent,
Découvrent une nationale, bien douce pour les roues...
Arrêt en bord de mer, au Lion de Roccapina,
Sculpture naturelle de la roche, et belle légende !
Un peu plus loin, Pianotoli-Caldarello
Et l'hôtel U'Libecciu, juste devant nous,
Où résident trente de mes amies, les pieds dans l'eau !
Pour les dix autres anciennes, cap sur Cala Rossa
Tout près de Porto-Vecchio, vers l'hôtel Kilina.
Bien couvertes pour la nuit sur un parking privé,
Nous nous octroyons un repos bien salvateur
Alors que nos « équipiers » sirotent leur planteur,
Au bord de la piscine, avant d'aller dîner.
Deuxième jour, rien de prévu, liberté totale...
A nous Bonifacio, image de carte postale,
C'est le choix de la plupart des passagers
Et quel bonheur pour nous de les y emmener.
Oublié, le bouchon pour entrer dans la ville,
Nous persévérons et grimpons jusqu'en haut,
Malgré notre grand âge, nous sommes encore agiles !
Repos... durant la visite de Bonifacio....
Ici, tout est beau, bleu, blanc, vert, chargé d'histoire
Les équipages ouvrent grand leurs yeux et nous, nos phares !
Tour des remparts pour commencer leur promenade.
Puis ils parcourent les ruelles, prennent un déjeuner
Planche de charcuterie corse, fromages et ...rosé !
Vient vite l'heure de reprendre le cours de leur balade.
Au programme, le chemin qui surplombe les falaises
Pour admirer Bonifacio tout à leur aise.
Photos souvenirs de ce cadre prodigieux.
Avant de clore la visite de ces lieux magiques,
Un dernier exercice pour les plus courageux :
L'escalier du roi d'Aragon, un site mythique
Cent quatre-vingt-sept marches, toutes à flanc de rocher
Qui plongent dans la mer, et qu'il faut remonter !
L'heure tourne, il est grand temps de reprendre la route.
Virage à droite pour la plage de Palombaggia
Où les garçons, aux joies de la baignade goûtent.
Dommage, nous Triumph, ne sommes pas amphibies !
Plus tard, tous ensemble à la paillote, autour d'une Pietra
Ils profitent de l'instant, du soleil qui faiblit
Parlent mécanique, souvenirs, prochaines sorties.
Et nous retrouvent, garées sous les pins, à l'abri.
Le Kilina est en vue, il fait presque nuit,
Contact coupé, point mort, notre travail est fini...
Au troisième jour de notre périple, Bavella,
Mais avant d'arriver au col et aux Aiguilles,
Un coup d'œil s'impose sur les nuages gris
Qui s'invitent aujourd'hui et nous causent du tracas.
Dès le premier col, les forêts nous accompagnent :
Des pins, des hêtres bien verts, des pierres colossales
Font comme une haie d'honneur jusqu'à l'Ospedale :
Un massif, un barrage, un village de montagne.
Mais plus d'eau dans le lac, c'est la fin de l'été...
Le vent se lève, il fait frisquet, la pluie nous guette,
En deux temps, trois mouvements, nous voilà capotées
Pour protéger nos passagers de la « pissette ».
On joue de l'essuie-glace en passant à Zonza,
Petit village aussi beau que son nom chantant,
Peu après, le brouillard, au col de Bavella
Et des Aiguilles, nous n'en verrons que le bas...
Pas grave, à l'Auberge, le déjeuner les attend
Pendant que nous sommes copieusement arrosées
Nos équipiers, apprécient le cochon grillé !
Une fois le gâteau de châtaignes dégusté,
Impossible de visiter, il fait trop mauvais,
Alors, avec regrets, on reprend du service
Sur une route sinueuse mais large, et bien lisse.
Col de Larone, puis descente le long d'une rivière :
La Solenzara, qui nous mène jusqu'à la mer.
Petit à petit, le soleil fait des clins d'œil
Au bout de la route, Solenzara nous accueille.
Avec son littoral qui alterne plages et criques,
La côte des nacres nous apparaît idyllique.
Les anses Favone, Tarco invitent au farniente
A Pinarello, nous avons su rester patientes,
Parquées face à la mer, capots au vent marin
Bref, de quoi apprécier cet arrêt opportun,
A l'instar des équipages qui ont bu un verre
Papotant gaiement de nous et de nos travers.
De retour à l'hôtel, petite séance toilette.
De nos carrosseries, maculées de poussière !
Ils nous bichonnent avec amour et force serviettes.
Dernier coup sur nos vitres et bien sûr nos parebrises,
Tout juste si certains ne nous font pas la bise
En la laissant pour la nuit, derrière la barrière.
Quatrième jour déjà, relâche en ce jeudi.
Tous les équipages nous troquent contre un bateau.
L'embarquement est prévu à Porto-Vecchio
A neuf heures tapantes, cap sur les îles Lavezzi.
Et là, allez savoir pourquoi, je tombe malade
En route pour rallier le port, le long d'un camping.
Sous ma caisse, des claquements et des pétarades,
Inquiètent mon chauffeur qui me ramène au parking.
Ma copine Stag revient chercher mes passagers
Ouf, tous les quatre peuvent embarquer dans les délais.
C'est ma « maman » qui m'a relaté la journée.
Un bateau privatisé pour la circonstance,
Un équipage sympathique, une belle ambiance.
Ils naviguent tout près des côtes, mer peu agitée
Paysages grandioses, soleil radieux, brise légère,
Tout participe au succès de cette belle croisière.
Au moment de doubler le cap Pertusato,
Le capitaine annonce « C'est l'heure de l'apéro » !
Pastis, rosé devant un panorama exceptionnel
De falaises calcaires et de grottes marines
Voir de la mer Bonifacio et sa citadelle,
Reste un moment mémorable, que nul n'imagine !
Puis leur bateau file au large, vers Lavezzi,
Archipel d'îlots granitiques aux sables blonds
Qui ressemblent à Praslin, une île des Seychelles.
Ancre jetée, déjeuner servi aux deux ponts...
Les plats, tous excellents, aiguisent leur appétit
Chacun profite du moment, que la vie est belle !
Ensuite, pied à terre grâce aux navettes du Zodiac
Qui convoie les passagers sur l'île, tel un bac.
Quelques foulées plus loin, les voilà qui se baignent
Avec, comme horizon, les côtes de la Sardaigne.
Chaque bonheur a une fin, l'escale est terminée,
Le bateau les attend et les pastèques itou,
En guise de goûter, pendant la traversée.
Au bout de deux heures, golfe de Porto-Vecchio en proue.
Sitôt débarqués, et l'hôtel vite regagné
Trois ou quatre « docteurs » auscultent mes dessous
Souvenez-vous, ce matin, j'étais dans les choux
Tous donnent le même diagnostic : mon pont est cassé.
Au cinquième et dernier jour de notre périple,
C'est sur une dépanneuse que je fais le trajet.
La solidarité opère, les aides multiples
Pour prendre en charge les bagages et mes passagers.
Tous les « Triumphistes » ont du cœur, on le savait.
Une fois encore, ce fut le cas, ils l'ont prouvé !
Des trois circuits soumis pour rallier Ajaccio,
Bon nombre d'équipages choisissent le « côté » mer.
Après Propriano et son golfe, Olmeto,
Un petit bourg charmant aux vieilles demeures en pierre.
Sur la côte aux eaux turquoise, ils font une pause
Dans une-boulangerie, épicerie et bar !
Achètent fougasse fromages, saucisson, bien des choses
En prévision de l'apéritif de ce soir !
Midi, Serra di Ferro, auberge « le Rond-point »,
Là encore, un déjeuner pantagruélique
Avec raviolis et veau à la broche, si typiques
De la vraie cuisine corse, préparée avec soin.
Dernière portion avant d'atteindre la capitale.
La route serpente en surplomb de la grande bleue
La vue sur la baie ajaccienne fait carte postale...
Les îles Sanguinaires se subliment sous leurs yeux.
Puis survient la quatre-voies pénétrant dans la ville
Rappelant que la fin du séjour se profile !
Fini le circuit ? Pas tout à fait, la preuve en est !
De l'embarcadère où la dépanneuse m'a laissée,
Il m'est donné de suivre un moment sympathique.
Sur des blocs de béton, en tables improvisés
Plusieurs équipages ont préparé un pique-nique
Avec du rosé, bien sûr, et des spécialités !
Histoire de partager encore un bon moment
Et d'attendre le bateau, pour le continent.
Mon chauffeur parvient à me hisser sans encombre
Sur le Mega Express qui part deux heures plus tard.
On voit quelque temps encore la lumière d'un phare,
Puis le navire prend le large et s'entoure d'ombre.
Des cinq jours intenses que tous venons de vivre
Ce sont des rencontres, des partages qu'on doit poursuivre,
Plein de beaux moments chaleureux, épiques, gais, forts,
Qui resteront gravés dans nos cœurs et compteurs.
A défaut de chapeaux, de grands coups de klaxon
Au célèbre duo toulonnais des Michel's
Avec leur maîtrise légendaire, et leur cœur
Ont fait de ce Wonderful Corsica un séjour « canon ».
What else ? Hourrah pour les Monfort !